Contrairement à certaines rumeurs, aucune preuve scientifique ne démontre que porter un soutien-gorge augmente le risque de cancer du sein.
Cet article répond à l’infox qui affirme que le soutien-gorge provoquerait un cancer du sein. Pour en savoir plus sur la prévention des cancers du sein et les facteurs de risques avérés, vous pouvez consulter le dossier complet sur e-cancer.fr.
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L’origine de l’infox
Au début des années 90, une étude indiquait que les femmes pré-ménopausées et portant un soutien-gorge auraient été plus souvent atteintes de cancer du sein que celles qui n’en portaient pas1.
Une hypothèse d’apparence scientifique, jamais prouvée, avait ainsi été posée : le soutien-gorge gênerait la circulation lymphatique et engendrerait une accumulation de toxines et de déchets dans le tissu mammaire. Cette accumulation favoriserait l’apparition d’un cancer du sein.
La rumeur du « soutien-gorge qui donne le cancer » est apparue dans les media grand public et a persisté, entretenue par Internet et même par quelques livres sur le sujet.
Pourquoi est-ce une infox ?
Les auteurs de cette étude n’ont pas démontré de lien de causalité entre le port du soutien-gorge et l’augmentation du risque de cancer du sein. Ils ont noté que les femmes les plus minces, qui portaient moins souvent de soutien-gorge, étaient moins à risque de cancer du sein à la ménopause.
Mais aujourd’hui, nous savons que le surpoids peut, avec l’implication d’autres facteurs notamment hormonaux, augmenter le risque de cancer du sein2. Les femmes plus minces sont donc moins à risque de développer un cancer du sein et c’est donc bien le poids en excès et non le fait de porter un soutien-gorge qui est à incriminer.
En 2014, une nouvelle étude3, réalisée auprès de plus de 1 500 femmes ménopausées, a cette fois-ci pris en compte la présence de différents facteurs de risque pour effectuer les comparaisons. Ses résultats n’ont pas montré d’augmentation du risque de cancer du sein lié au port de soutien-gorge. Et ce, quels que soient la taille du bonnet, le nombre d’heures de port par jour, la présence d’armature ou l’âge à partir duquel le port du soutien-gorge a été régulier.
La recommandation fondée sur les preuves scientifiques
Pour diminuer le risque de cancer du sein, inutile de ranger son soutien-gorge. Il est par contre conseillé :
- de diminuer sa consommation d’alcool (maximum 2 verres par jour et pas tous les jours), de viande rouge et de charcuterie ;
- d’opter pour une alimentation variée et équilibrée (consommer des aliments riches en fruits, légumes frais mais aussi secs et des céréales complètes) ;
- de pratiquer une activité physique régulière de 30 minutes par jour ;
de ne pas fumer ; - en plus d’examiner et de palper régulièrement ses seins, de les faire examiner tous les ans par un médecin ;
- de consulter au plus tôt le médecin en cas de modifications du sein ;
- de participer au dépistage organisé du cancer du sein à partir de 50 ans4.
À retenir
Désigner le soutien-gorge comme un facteur de cancer du sein ne repose sur aucun argument scientifique. En porter un ou non n’influe en rien sur le risque de la maladie5.
Pour réduire les risques de cancer du sein, chaque femme peut adopter des gestes simples et adapter ses habitudes de vie6.
Sources 1 Hsieh CC, Trichopoulos D. Breast size, handedness and breast cancer risk. Eur J Cancer. 27:131-5, 1991. 2 Site Web Institut national du cancer : Tabac, alcool et surpoids. 3 Chen L, Malone KE, Li CI. Bra wearing not associated with breast cancer risk: a population-based case-control study. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 23(10):2181-5, 2014. 4 Institut national du cancer / Ministère des Solidarités et de la Santé : Dossier de presse « Lutter contre le cancer du sein : des petits gestes pour prévenir près de 20 000 cancers du sein par an. 5 septembre 2019. 5 Site Web American Cancer Society : Disproven or Controversial Breast Cancer Risk Factors (MAJ 10/09/19). 6 https://cancersdusein.e-cancer.fr/.
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